LES CAPONNIÈRES

Les fortifications polygonales sont défendues contre les assaillants par des fossés secs qui agissent comme un obstacle.
Des casemates d’artillerie basses sont placées en fond de fossé pour assurer leur défense. Les casemates sont équipées de caponnières.
Elles forment un mur de défense à côté du mur d’escape, du côté intérieur du fossé.
Elles sont positionnées aux points forts des fortifications ou à la gorge des ouvrages, afin de garantir au mieux leur fonction de flanquement.
Selon le nombre de fossés à défendre, chaque casemate est équipée d’une ou plusieurs chambres de tir, ainsi que d’une ou plusieurs pièces de flanquement qui peuvent être disposées sur deux niveaux.
Une caponnière simple est une casemate qui protège un fossé.
Habituellement, à l’extérieur des caponnières, il y a un fossé diamant qui bloque l’ennemi pour qu’il puisse entrer par les différents créneaux de tir.
 Il est aussi utilisé pour recueillir les divers débris en cas de bombardement, afin de ne pas obstruer les embrasures.
Une visière plus ou moins longue, ou un orillon en maçonnerie protègent ces dernières des coûts directs.
Pour accéder aux caponnières, il faut traverser une galerie depuis la rue des remparts ou depuis les casernements.
La majorité des fortifications construites entre 1874 et 1885 sont équipées de fossés flanqués par ce type de casemate, à l’exception de quelques exceptions et d’ouvrages construits en montagne pour empêcher les assauts ennemis importants.
Après 1886, on utilisera fréquemment des coffres de contrescarpe dans les ouvrages modernisés pour remplacer ces casemates, les rendant ainsi moins vulnérables aux bombardements des nouveaux obus.
Jusqu’en 1884, les casemates sont équipées de canons de 5 ou de 4 De Reffye et de canons à balles de 13 mm.
Après cette date, elles seront remplacées par des canons revolver de 40 mm, habituellement complétés par des canons à balles.
En montagne, dans certaines forts, les caponnières ne disposent pas de pièces de flanquement, mais de fusils simples.
A partir de 1907, les caponnières des ouvrages du nord-est de la France seront équipées, pour assurer l’éclairage des fossés de nuit de projecteurs oxyacétyléniques ou dans de rares forts très modernisés, de projecteurs électriques à lampe à arc.