Association Les Bergers des Pierres-Moselle

La Guerre franco-allemande de 1870 s’est déroulée du 3 novembre 1870 au 18 février 1871.
Malgré le blocus et les attaques prussiennes, la ville de Belfort a tenu bon jusqu’à ce que le gouvernement de la Défense nationale ordonne la reddition de la place après 104 jours de siège.
Le 28 janvier 1871 marque la signature de l’armistice entre les belligérants.
Sur la Porte d’Alsace, une trouée entre le sud des Vosges et le massif du Jura, Belfort joue un rôle essentiel en tant que ville stratégique.

Après la défaite de l’Armée du Rhin dans le nord de l’Alsace, suivie de la prise de Strasbourg le 28 septembre, Belfort est le dernier rempart avant l’invasion du centre de la France par les armées prussiennes, qui pourraient prendre en tenaille les forces françaises.
Alors, basées en Lorraine et en Champagne.


Le colonel Pierre-Philippe Denfert-Rochereau, qui a été nommé gouverneur de la place de Belfort en 1870, commence immédiatement à édifier des fortifications supplémentaires pour compléter efficacement les fortifications héritées de Vauban.
Même si leur organisation a été améliorée par le général Haxo au début du XIXème siècle, elle était devenue obsolète, mais elles ont le grand mérite d’être très résistantes à l’impact des obus ennemis.

Belfort est souvent désignée sous le nom de la ville aux sept forts : Le Château, les Basses-Perches, les Hautes-Perches, la Justice, la Miotte, les Barres et Bellevue. En plus, on trouve des lignes de défense formées de fossés et de parapets qui encadrent une partie des faubourgs, ainsi que l’ouvrage à cornes de l’Espérance et le camp retranché entre les collines de la Miotte et la Justice. La défense est assurée par les villages environnants, Pérouse, Danjoutin, Cravanche, Bessoncourt et le hameau de la Forge. Édouard Mény (1818-1891), le maire de Belfort, par ses actions publiques envers la population, contribue à soulager les souffrances des habitants de Belfort.



Carte du siège de Belfort en 1870-71

SIÈGE DE BELFORT (1870-1871)
Ordre de bataille :
Quand les troupes prussiennes, sous la direction du général August von Werder et de son adjoint le général Udo von Tresckow, envahissent la ville le 3 novembre,
Elles font face à une résistance plus intense que prévu. Plutôt que de s’enfermer dans la place, la garnison de 15 000 hommes du colonel Denfert-Rochereau s’oppose à toutes les tentatives d’approche.
Pendant tout le premier mois, la garnison de Belfort parvient à faire des sorties, soutenue par ses canons à longue portée, obligeant les Allemands à reculer à plusieurs reprises et à abandonner les villages conquis. Face à un ennemi inférieur en nombre et à un hiver rigoureux, les Allemands doivent effectuer un siège méthodique de la ville pour la faire tomber.


Le bombardement de la ville par les Allemands, équipés de canons de faible portée, ne sera autorisé qu’à partir du 3 décembre, suivi d’une interruption rapide due à une riposte énergique de la garnison.
Dès le 13 décembre, les assiégeants avancent, prennent possession de certaines positions et fortins, ce qui leur permet de bombarder la ville de manière intensive et quasi continue.
En outre, ils ont reçu de nouveaux canons en renfort, et les défenseurs sont affaiblis par une épidémie de typhus et de variole depuis le début de janvier.

Parallèlement, une armée de l’Est a été constituée dans le but de libérer Belfort, puis, pour une part de porter la guerre à l’est du Rhin et pour l’autre part de couper les arrières des armées allemandes positionnées au nord-est de la France.
Le général Bourbaki est à son commandement, mais l’armée progresse lentement et von Werder organise une ligne de défense efficace qui lui permet de concentrer ses troupes au point où les Français font signe de lancer leur attaque principale. Après une journée de préparation d’artillerie, cette attaque se déroule le 16 janvier.
Malgré quelques erreurs d’organisation, l’armée de l’Est réussit à affaiblir ses adversaires avec force et à les faire reculer près de Belfort, où la population, remplie d’espoir, peut percevoir le bruit des bombardements. Néanmoins, à l’instar de ce qui s’est produit à Mars-la-Tour six mois plus tôt, Bourbaki, surestimant l’adversaire et sous-estimant ses forces, demande de revenir sur les positions initiales, refusant de continuer à avoir l’avantage.
Le 17, ses troupes ont résisté victorieusement à une attaque surprise d’un régiment badois, mais restent sur place. Ensuite, le 18, Bourbaki a ordonné la retraite, ce qui a conduit à l’abandon de la ville.

General_von_Tresckow

Von Tresckow peut accroître son intensité dans le siège des fortifications en utilisant des troupes renforcées et du matériel supplémentaire.

Mais son désir de voir chuter Belfort le rend imprudent ou impatient, et le 27 janvier, il lance une offensive prématurée et insuffisamment protégée sur la redoute des Perches, qui lui coûte la vie de 500 hommes.
Il doit donc trouver une solution pour avancer en tranchées, en étant plus prudent et mieux adapté à son infériorité numérique persistante. C’est le 8 février qu’il parvient à prendre possession de la redoute des Perches, ouvrant la voie à l’attaque directe du château, ce qui rend la chute de la ville inévitable.
Il y a eu la mise en batterie de 200 gros canons par l’ennemi, pendant 83 jours consécutifs, et ils ont tiré plus de 400 000 obus, 5 000 par jour, ce qui est énorme pour l’époque.
mais cela n’a pas eu d’effet sur la volonté de résistance des unités françaises.

L’ordre de la reddition
Les opérations sont suspendues à l’annonce de l’intégration de Belfort dans l’armistice général (15 février) et le 18 février, le colonel Denfert-Rochereau reçoit d’Adolphe Thiers, qui vient d’accéder à la présidence du gouvernement, l’ordre exprès de rendre les armes. Après un siège de 104 jours, où la garnison et la population ont montré une grande résistance, les défenseurs partent de la ville, munis d’un laissez-passer et arborant fièrement leurs armes.
Au départ, la garnison comptait 17 700 hommes, dont 4 750 ont trouvé la mort, ainsi que 336 civils, alors que presque tous les bâtiments de la ville sont détruits par les bombardements. Pendant le siège, environ 2 000 hommes ont été perdus par les Allemands.
Thiers a la possibilité de négocier la préservation de l’arrondissement de Belfort au sein de la France, car il faisait auparavant partie de l’Alsace et est maintenant revendiquée par les Allemands, grâce à la résistance de Belfort.

En commémoration de cette résistance, un monument conçu par Bartholdi est érigé sur le flanc de la falaise dominant la ville : le Lion de Belfort.
Encore une fois, c’est Bartholdi qui se voit accorder, en 1913, la réalisation du monument des Trois sièges (1814-1815-1871) sur la place de la République. Ce monument est entouré par les statues des trois défenseurs : Legrand, Lecourbe et Denfert-Rochereau.
Au cimetière des Mobiles, faubourg de Brisach, se trouve le monument monolithe de la nécropole du Siège de 1870, qui commémore le siège de 1870.
Par décret du président de la République, Félix Faure, en date du 19 avril 1896, la ville de Belfort a été autorisée à faire figurer dans ses armoiries la Croix de la Légion d’honneur pour perpétuer le souvenir de sa résistance pendant la guerre en 1870-1871.