Colonel de Bange

Né le 17 octobre 1833
à Balignicourt et décédé le 9 juillet 1914 au Chesnay, est un polytechnicien et colonel d’artillerie français, directeur de l’Atelier-de-précision du dépôt central de Paris.
Il est le concepteur d’un système d’arme (obturateur de Bange) qui accroît la vitesse de chargement des canons, procédé si efficace qu’il est toujours en utilisation de nos jours.
Décès 21 juillet 1914 (à 80 ans)
A Chesnay (Yvelines)

Arme : Artillerie
Grade : Colonel
Années de service : 1853 – 1882
Commandement : 9ème régiment d’artillerie (1867-1868)
Directeur adjoint de l’atelier de précision du dépôt général d’artillerie (1870-1882)
En 1853, il intègre l’École polytechnique et en sort pour servir dans l’artillerie. En tant que Lieutenant, il participe à la bataille de Solférino, et lorsqu’il rentre en France,
il opte pour servir dans les services techniques. En 1862, il occupe le poste de capitaine au 9ème régiment de Besançon (1867-1869), puis il rejoint l’Atelier de précision au Dépôt Central de Paris (1869-1882).
En 1874, il devient chef d’escadron, puis lieutenant-colonel en 1878 et enfin colonel en 1880. En 1876, il obtient la Légion d’honneur et en devient commandeur en 1889.

Des avancées rapides se produisent après les années 1870 et sont rapidement approuvées par l’armée pour faire face à la défaite face aux Prussiens.
La modernisation des canons Gribeauval (en bronze) a été effectuée par de Reffye (modèle 1870 avec une culasse) et par Lahitolle (modèle 1875) en utilisant l’acier pour le tube du canon.
L’arrivée de la mélinite et de la « poudre B » améliore les performances des munitions, tout en renforçant les contraintes sur les systèmes d’armes.
La mise en service du Chassepot modèle 1866 a entraîné une évolution majeure dans le domaine des fusils.

Système de Bange fermé avec vue du champignon
Néanmoins, le recul insuffisant empêche un tir réellement rapide : il est impératif de remettre à la culée après chaque tir, ou d’avoir un canon sur un affût fixe, comme pour les navires.

En 1872, de Bange crée le système de Bange, un obturateur à filetage interrompu presque totalement hermétique aux gaz, même à des pressions élevées.
Jusqu’à présent, les culasses en service n’étaient pas étanches et étaient sujettes aux retours de flammes, ce qui était dangereux pour les artilleurs et entraînait une perte de puissance.
La culasse coulissante à vis interrompue, en forme de champignon, est complètement hermétique, et c’est toujours le système utilisé de nos jours.
Le système s’ouvre vers l’arrière avec une partie mobile qui laisse entrer l’obus et la charge (gargousse), permettant un usage rapide et efficace du canon.
Cette partie peut ensuite effectuer une rotation qui verrouille la culasse. Cette partie rayée s’emboîte dans les mêmes rayures sur le canon, lisse en face de rayé pour ouvrir,
rayé dans rayé pour maintenir fermé et donc tirer : le tout se réalise en quelques secondes, à la main et par un seul homme.
Une fois fermée, la culasse doit son étanchéité à la présence d’un champignon central qui, sous la pression de l’explosion, recule en comprimant un joint (obturateur) s’appuyant sur la chambre ;
l’étanchéité est renforcée par une graisse à l’amiante.
Le système de Bange est rapidement adopté, non seulement par les forces armées françaises, mais aussi dans la Royal Navy et l’United States Navy en raison de leurs gros canons de marine,
lesquels ne peuvent être chargés que par une culasse.

Manufacture de canons
Il est nommé directeur des Ateliers de précision au Dépôt Central de Paris en 1873, avec pour mission de redessiner tous les canons de l’armée. Il mène cette tâche à bien en concevant :

Le canon de Bange de 80 mm pour l’artillerie de montagne (1878)
Le canon de Bange de 90 mm pour l’artillerie de bataille (1878)
Le canon de Bange de 120 mm pour l’artillerie de siège (1878)
Le canon de Bange de 155 mm long pour l’artillerie de siège (1877)
Le canon de Bange de 155 mm court (modèle 1881)
Le mortier de Bange de 220 mm pour l’artillerie de siège (1880)
Le canon de Bange de 240 mm pour l’artillerie de siège et côtière (1884)
Le mortier de Bange de 270 mm pour l’artillerie de siège et côtière (1885/1889)

Ce système d’arme connait ses heures de gloire lors des guerres coloniales mais a aussi massivement servi lors de la Première Guerre mondiale ;
le grand besoin de canons fait qu’ils sont utilisés sur tous les fronts, et il reste encore certains de ces canons en service pendant la Seconde Guerre mondiale.

De 1882 à 1889, de Bange a été le directeur de la Société anonyme des Anciens Établissements Cail ; il a travaillé à la conception d’armes et à leur commercialisation, notamment en Serbie.