Les soldats ne sont plus protégés dans les fortifications après la crise de l’obus torpille. Il est courant de renforcer les nouveaux locaux construits après 1886 avec du béton pour les rendre résistants. Les casernements bétonnés Les parties bétonnées abritent des chambres pour les hommes, les officiers et les sous-officiers, avec les accessoires indispensables du logement : cuisine, latrines, citerne et puits. Toutefois, à la différence des anciens casernements qui pouvaient accueillir la totalité de la garnison, ces locaux à l’épreuve occasionnent une dépense considérable. Ils sont fréquemment planifiés avant 1900 pour environ 1/3 de la garnison, ou dans des ouvrages rares comme aux forts de la Grande Haye, de Douaumont ou de Vaux pour environ 2/3 de l’effectif. Après 1900, il y aura une augmentation de la capacité des casernements bétonnés dans un grand nombre d’ouvrages. Afin de réduire la surface des chambrées, on a renoncé à utiliser le lit à 4 places séparé par des ruelles et on adopte des lits de camp continus à un ou deux étages, dans lesquels les hommes n’ont plus de place attribuée. Ces lits sont faits de bâtis en fer qui soutiennent des planches sur lesquelles les hommes s’allongent. Avant 1897, chaque lit avait une hauteur maximale de 2,40 mètres et une longueur maximale de 2,40 mètres. Un homme occupait un espace de 0,66 m de large. Le lit était occupé par trois hommes par étage, qui disposaient leurs affaires personnelles sur une planche à bagages fixée à la tête du lit. Les lits de plus grande capacité seront installés dans les ouvrages en béton armé après cette date, occupant l’intégralité de la longueur de la pièce. Pour éviter que les souffles ou les éclats d’obus n’entrent, de petites ouvertures aménagées en hauteur assurent l’éclairage des casernements depuis la façade. Elles sont bloquées lors de la mobilisation en utilisant des rails de chemin de fer ou protégées par des volets blindés anti-souffle. Les différentes sorties des locaux en béton, qui donnaient sur l’extérieur, étaient fermées par d’importantes portes blindées qui devaient supporter le souffle et les éclats d’obus. Pendant la nuit ou pendant les combats, on utilisait des quinquets à huile suspendus aux voûtes pour éclairer les locaux. Afin d’éviter de perturber l’air des pièces, ces lanternes étaient connectées à des cheminées en zinc qui évacuaient les gaz de combustion à l’extérieur. On éclairait naturellement les couloirs et les escaliers avec des cages à applique dans le but de les ventiler. Les locaux bénéficiaient d’un chauffage et d’une ventilation similaires à ceux des anciens casernements, grâce à des poêles ordinaires. On pouvait trouver des bancs rabattables de 40 cm de large dans les couloirs et les abris de rempart, ce qui permettait aux hommes de piquet de se reposer. Après 1890, on pouvait trouver une usine électrique dans certains ouvrages, produisant de l’électricité pour assurer l’éclairage et la ventilation des locaux.