L’insigne du 133ème régiment d’infanterie de forteresse de 1939 montre Un lion surnom des « lions du Bugey » donné en 1915 de profil dressé sur une dalle, avec au loin une cloche d’un ouvrage. Il est accompagné de la devise « Halte ! Les lions sont là. ».
appelé Le régiment des Lions, est un régiment d’infanterie de l’Armée de terre française créé sous Napoléon Ier à partir du 2ème régiment pénal de la Méditerranée en 1812. Disparu de 1814 à 1873, il combat ensuite lors de la Première et de la Seconde Guerre mondiale.
1811 : Création du 2ème régiment pénal de la Méditerranée.
1812 : Devient le 133ème régiment d’infanterie de ligne pour la campagne de Russie
1814 : Licencié à la Restauration
1873 : Renaissance du 133ème régiment d’infanterie de ligne
1887 : renommé 133ème régiment d’infanterie
1923 : Dissolution du 133ème RI avec tous les corps de sa division
1939 : Création de 133ème régiment d’infanterie de forteresse
1940 : Dissolution
1963 : Renaissance du 133ème régiment d’infanterie divisionnaire, en tant que régiment de réserve
1998 : Le 133ème RI est de nouveau dissous
Colonels/chef de brigade :
1811 : Colonel Lamotte.
1812 : Colonel Menu de Menil.
1813 : Colonel Bussière. Le général Boulanger par Nadar. De 1875 à 1880 : Colonel Boulanger (futur général et homme politique). ? : Colonel Clément (promu général en 1885).
1885 : Colonel Chardin.
1887 : Colonel Bernard. 30 décembre 1900 – 16 mars 1901 : Colonel Amédée-Léon-Auguste Nicolas (passera au 113ème RI ensuite).
1904 : Colonel P.L. Treymüller. 27 septembre 1906 – 23 mars 1911 : Colonel Marie-François Ganeval (général en 1911).
1914 : Colonel Dutreui.
1914 : Lieutenant-colonel Dayet.
1915 : Lieutenant-colonel Baudrand.
1917 : Lieutenant-colonel Kiffer.
1940 : Colonel Bertrand.
Historique des garnisons, combats et batailles du 133ème RI de ligne
1812 : campagne de Russie au sein de la 32ème division d’infanterie du Général Durutte, intégrée au 9ème corps d’armée : défense du pont de Wolkovisk, le 13 novembre 1812. Parmi ses cadres figurait le Capitaine Joseph Bernelle, futur organisateur de la Légion étrangère.
1813 : Campagne d’Allemagne toujours au sein de la 32ème division d’infanterie, intégré au 7ème corps d’armée : bataille de Kalisch, bataille de Bautzen, bataille de Gross-Beeren, bataille de Dennewitz,
16-19 octobre : Bataille de Leipzig ? bataille de Hanau.
1814 : bataille de Modlin, bataille de Landau, bataille de Torgau.
Le régiment est licencié à la Seconde Restauration.
Son numéro reste vacant jusqu’en 1873.
Colonels blessés durant leur commandement :
6 septembre 1813 : Colonel Menu de Menil, blessé
Officiers tués et/ou blessés en service durant la période (1811-1814) :
Officiers tués : 10
Officiers morts des suites des blessures : 2
Officiers blessés : 31
De 1873 à 1914
Le 133èmerégiment d’infanterie de ligne est recréé par décret en date du 29 septembre 1873 à partir d’éléments divers pris dans des : éléments du 21èmerégiment d’infanterie de ligne, éléments du 23ème régiment d’infanterie de ligne, éléments du 35ème régiment d’infanterie de ligne, éléments du 42ème régiment d’infanterie de ligne, éléments du 44ème régiment d’infanterie de ligne, éléments du 60ème régiment d’infanterie de ligne, éléments du 109ème régiment d’infanterie de ligne
Il appartient alors à la 27èmebrigade de la 14ème division d’infanterie, puis il passe en 1875 à la 25ème brigade de la 13ème division d’infanterie.
Lors de la réorganisation des corps d’infanterie de 1887, le 1er bataillon forme le 161ème régiment d’infanterie. En 1914, le régiment est caserné à Belley, fort de Pierre-Châtel, au fort des Rousses et au fort l’Écluse.
Première Guerre mondiale
82ème brigade d’infanterie. Colonel Coste. 41ème Division d’Infanterie d’août 1914 à novembre 1918.
23ème Division d’Infanterie de juin à septembre 1917. 7ème corps d’armée. Général Bonneau.
1914 : Alsace, Vosges, Saulcy-sur-Meurthe,près de deux mille hommes hors de combat en 10 jours.
1915 : 29 janvier 1915 : Mort du lieutenant-colonel Dayet tué à La Fontenelle (front des Vosges)
Mars : le dépôt du 133ème RI forme une compagnie du 414èmerégiment d’infanterie.
Prise de la côte 830 le 15 juin 1915 à Metzeral par le commandant Charles Barberot
1916 : Vosges, Ban-de-Sapt, La Chapelotte, Bataille de la Somme (juillet à septembre), Fargny, Curlu, ferme de Monacu, ouvrage de Tatoï, bois de Riez, tranchées des Canthatises
1917 : Aisne, Champagne, Verdun (novembre).
1918 : Lorraine, Bataille de La Marne (juillet), 2ème bataille de Belgique (septembre à novembre).
Mutineries : La 82ème brigade d’infanterie, composée des 23ème et 133ème régiment d’infanterie qui, depuis plus de deux ans et demi, « s’était conduit de la façon la plus héroïque », connu un mouvement de mutinerie démarré le 1er juin 1917.
«Les manifestants réclamaient le repos qui, soi-disant, leur était dû, se refusant absolument à remonter aux tranchées, disant qu’on les avait assez bernés et qu’ils n’avaient plus aucune confiance en la parole des généraux. Cependant ils assuraient que si le repos de 45 jours promis leur était donné, ils ne se refuseraient plus ultérieurement à relever les camarades. Le mouvement gagnant peu à peu d’intensité jusqu’à quinze heures sur place, à ce moment une colonne de manifestants portant le drapeau rouge et chantant. l’Internationale tentait de gagner Ville-en-Tardenois.»
Les sanctions furent sévères. Beaucoup d’officiers (22 sur 374) furent envoyés dans d’autres régiments et séparés des soldats avec lesquels ils avaient combattu. Le régiment fut privé de l’honneur de porter la fourragère. Il y a eu au moins 5 condamnations à mort (4 au 133 et 1 au 23), suivies d’exécutions, 3 à des travaux forcés à perpétuité, 4 à 20 ans de travaux forcés, 3 à 10 ans et 3 à 5 ans ; au total, il semble que 9 condamnations (y compris les peines de mort) ont été prononcées au 133 et 70 au 23.
En juin et juillet 1917. Le 133ème régiment d’infanterie fut « disloqué » à Somme-Tourbe dans la Marne. Il alla se reconstituer dans la région de Chalons sur Marne d’où il monta en première ligne dans le secteur des Hurlus (extrait du « Livre d’Or du Bugey » paru en 1921). Le 27 juin, le lieutenant colonel Baudrand était remplacé par le lieutenant-colonel Kiffer.
Décorations
Le 133ème régiment d’infanterie est le premier régiment à avoir reçu la légion d’honneur et le second la médaille militaire pour faits d’armes durant la Grande Guerre
Le 133ème régiment d’infanterie a reçu la légion d’honneur et la médaille militaire pour faits d’armes durant la Grande Guerre.
Le 133ème régiment d’infanterie a le droit au port de la Fourragère aux couleurs du ruban de la Médaille militaire décernée le 23 novembre 1918.
Il a reçu quatre citations à l’ordre de l’armée, la cravate de son drapeau est décorée de la Croix de guerre 1914-1918 avec quatre palmes. Le 133ème RI a perdu 82 officiers, 2014 gradés et soldats, 5 officiers supérieurs furent faits officiers de la Légion d’honneur, 49 officiers ont reçu la croix de chevalier, 385 sous-officiers et soldats reçurent la médaille militaire. Au sujet des Bugistes du 13ème, le général commandant la 7ème armée a déclaré : « Les lions d’Afrique sont les rois du désert, les lions du Bugey sont les rois du champ de bataille. »Entre-deux-guerres Le 133ème RI regagne Belley en août 1919.
Le régiment occupe la Sarre puis la Ruhr. Il est dissous le 10 avril 1923.
Seconde Guerre mondiale
Le 133ème régiment d’infanterie est reformé le 22 août 1939 comme régiment d’infanterie de forteresse (RIF), à partir du Ier bataillon du 153ème RIF.
Il est affecté à une partie de la Ligne Maginot, le sous-secteur de Kalhausen, dépendant du secteur fortifié de Rohrbach puis du secteur défensif de la Sarre.
Du 16 au 18 juin 1940, il combat sur le canal de la Marne au Rhin. Il capitule le 22 juin à court de vivres et de munitions.
Son chef de corps, le colonel Bertrand, fait brûler le drapeau. Le régiment est dissous en 1940 mais beaucoup de ses membres rejoindront les Maquis de l’Ain.
Depuis 1945 à nos jours
En 1963 il est recréé sous le nom de 133ème régiment d’infanterie divisionnaire, il est implanté à Bourg-en- Bresse (Ain), en tant que régiment de réserve. Il est dissous en juin 1998, son drapeau rejoignant le musée de l’Armée