Ou canon Trochu, un canon rayé français de 7 pouces,
a été utilisé principalement pendant la Guerre franco-allemande de 1870.
Il était équipé d’une culasse filetée moderne, qui reprenait un concept du système Eastman américain.
Le colonel de Reffye a établi les plans de cette arme en 1867.
La France était pleinement consciente des avancées de l’artillerie allemande à l’aube de 1870.
Napoléon III, qui était aussi artilleur que son oncle, avait pu se faire une idée précise de cela lors de l’Exposition universelle de 1867, où les canons de la Firme Krupp étaient exposés.
La fonte de qualité exceptionnelle des ateliers Krupp était incomparable sur le marché français, si bien que les premiers canons français à chargement par la culasse étaient encore fabriqués en bronze.

En 1867, une culasse filetée a été conçue par le colonel Verchère de Reffye, directeur de l’atelier d’artillerie de Bourges.
Le fût de l’arme, d’une longueur de 85 mm, était en bronze et présentait une rayure. Ses obus de 7 livres comportaient une amorce (au contraire des obus à mèche des armes à chargement par la bouche du Système français La Hitte) et étaient chemisés en plomb, tout comme les obus prussiens.

Durant le conflit de 1870, seuls Paris assiégé a subi des tirs massifs de canons de ce type.
Le nombre de 1500 pièces requises pour la défense de la place n’a jamais été atteint. On estime qu’environ 200 pièces ont été produites, mais elles ont défendu efficacement la capitale.
Au départ, les pièces ont été coulées à Meudon, mais l’encerclement par le sud a entraîné la concentration de leur fabrication dans les ateliers de Paris intra muros.
Les canons étaient composés à la fois de bronze et d’acier, que nous avions récupérés en refondant les essieux des locomotives.
Ils furent surnommés canons Trochu. Suite à la capitulation, les Allemands ont confisqué 33 de ces pièces, mais l’Armée de la Loire a réussi à en récupérer quelques-unes.

La France a dû reconnaître la supériorité de la nouvelle Allemagne dans le domaine de l’artillerie après la Guerre de 1870, ce qui a entraîné l’abandon de la production.
et elle se mit à son tour à perfectionner, lentement mais sûrement, ses canons.
Avec un poids de 2,2 t, le M/1867 était bien trop lourd pour être utilisé comme arme de campagne opérationnelle ;
La poudre noire traditionnelle, trop grenue, provoquait une encrassement rapide de la culasse filetée, ce qui ralentissait la cadence de tir.
Le Canon Reffye de 85 mm (1873) sera le successeur numéro un du M67.

L’épaisseur de l’arrière du tourillon du M/1867 est typique d’une arme en bronze, en raison de l’inertie nécessaire pour retenir la culasse sur son filetage. Grâce à ce renforcement, le fût et sa culasse pesaient 666 kg, ce qui équivalait à deux fois le poids du fût du C/61 prussien.

Une fois dévissée, la culasse était montée sur une charnière latérale qui la faisait basculer sur la gauche.
On commençait par charger l’obus ou la mitraille, puis la charge d’amorce. On ne conditionnait pas cette amorce à l’avance dans une cartouche.
Il était nécessaire de disposer six bagues de poudre à l’intérieur d’un cylindre en carton cylindrique à fond métallique.
Le système Reffye avait pour but d’accélérer le chargement du canon au maximum, et surtout d’ajuster la force de l’amorce en fonction de la distance de tir souhaitée.
En l’absence de refouloir, il était indispensable de vider le fût des résidus de carton non brûlés par la gueule.

REFFYE MODÈLE 1870
Calibre : 85 mm (8,65 cm)
Poids en campagne Affût seul d’env.: 2 150 kg
Rotation sur affût : 0° (autrement dit, il fallait tourner tout le canon sur son affût)
Poids et type des munitions : 85 mm (obus en fonte, 6,85 kg, chemisage en plomb, amorce), mitraille
Vitesse d’éjection : 383 m/s
Portée maximale : 3 200 m